Introduction - Les tiers-lieux et le développement territorial
Résumé
La diffusion des nouvelles technologies de l’information et de la communication
au début des années 2000 a contribué à l’apparition de nouvelles formes d’espaces
qualifiés de « tiers-lieux » (Burret, 2017). On sait que dans ses travaux précurseurs
le sociologue américain Ray Oldenburg (1989) avait défini le tiers-lieu comme un
espace d’un nouveau genre ne correspondant ni au domicile ni au bureau, fréquenté
par des personnes désirant travailler et créer autrement : café, bibliothèque publique,
local associatif... Depuis lors, la notion de tiers-lieu a pris de l’épaisseur, aussi
bien dans la littérature internationale (notamment en sciences de gestion et des
organisations) que sur le terrain, avec la spectaculaire expansion du phénomène.
Cette croissance s’est manifestée quelques années seulement avant la pandémie de
COVID-19 et en miroir des mutations de l’organisation du travail et des écosystèmes
entrepreneuriaux dans les pays occidentaux. Cependant, les dimensions spatiales
et économiques des tiers-lieux ainsi que leur contribution au développement des
territoires n’ont que récemment suscité des publications en science régionale