Sur les photographies de tournage, le corps du réalisateur échappe à l'intention. Ce n'est pas comme le regard qui suppose l'intellection ou la main qui suppose la maîtrise, le corps n'a a priori pas de sens, il n’est que présence. Ce sujet a pour objectif de m'aider à questionner l'analyse visuelle des photographies de tournage, apprendre à les regarder comme des images, et pas seulement comme les témoignages de ce qu'a été le tournage du film, son histoire, sa technique. En somme, je ne propose pas d'identifier les personnes, les machines et les savoir-faire, mais seulement de décrire ces photographies, la manière dont elles portent en mémoire un état du réalisateur au moment où son film n'existe qu’à l’état de projet. Le réalisateur organise le réel et prévoit la naissance du film, et c'est ainsi qu'il est photographié : il est tout à la fois présence physique sur le plateau et en plein travail d’imagination. Cette communication postule que la mise en scène photographique du réalisateur au travail est déjà un discours sur le film, avec l’idée que ces photographies, qui ont une part évidemment documentaire, pourraient aussi informer le film en tant que représentation.