Implémentation d’Intention & Modification du Biais d’Approche : Comment améliorer la prise en charge en tabacologie ?
Résumé
Introduction: Smoking is one of the most important public health issues (Kopp, 2015). Studies have highlighted that smokers have an approach bias towards tobacco: they are quicker to approach tobacco images (i.e., pull a joystick towards them) than to avoid them (i.e., push a joystick away from them; Wiers et al., 2013). Many studies show that the higher the approach bias, the greater the tobacco consumption and dependence (Watson, De Wit, Cousijn, Hommel, & Wiers, 2013; Wiers et al., 2013). Thus, to manage smoking, Approach Bias Modification (ABM) attempts to teach smokers to avoid tobacco. In these computerized programs, participants have to push a joystick away from them images of tobacco, and pull neutral images towards them. ABM reduces tobacco consumption and dependence (Machuslka et al., 2016; Wittekind, Feist, Schneider, Moritz, & Fritzsche, 2015). This method seems to involve executive resources and particularly inhibition. The automatic tendency to approach the tobacco must be repressed in order to express an alternative approach movement. As these resources are deficient in smokers (Durazzo, Meyerhoff, & Nixon, 2012), it is possible that ABM is not fully adapted to this population. The aim of this study is to test whether the implementation intention strategy potentiates ABM in smokers. This strategy consists in planning the cognitive or behavioral response to be made in a goal-achieving situation, in the form of an "if-then" plan (i.e., if I'm in such-and-such a situation, then I'll adopt such-and-such a response; Gollwitzer, 1993, 1999). This strategy automates the performance of behaviors, which then require few cognitive resources (Wieber, Thürmer, & Gollwitzer, 2015). We hypothesize that formulating ABM instructions as "if-then" may increase its effectiveness. ABM with implementation intention should reduce approach bias more than a standard ABM, and decrease dependence more.
Study: 9 smokers intending to reduce or stop their consumption took part in this study, divided into 3 phases. Baseline, online: assessment of dependence and selection of participants. Intervention, laboratory: assessment of approach bias, implementation of standard ABM (n = 6) versus implementation intention ABM (n = 3), reassessment of approach bias. Follow-up at 2 weeks, online: re-evaluation of dependence.
Results and discussion: Approach bias was reduced to a greater extent in the ABM with implementation intention condition than in the standard condition, revealing that tobacco is better avoided when an implementation intention underlies the ABM. Tobacco dependence was marginally reduced in the standard ABM group, but not in the ABM group with implementation intention. Participants in the ABM with implementation intention group were significantly less addicted than those in the standard ABM group at baseline. A floor effect could mask the effectiveness of the intervention on dependence. Finally, we will discuss future research into the clinical implications that need to be considered.
Introduction : Le tabagisme est l’une des problématiques les plus importantes en santé publique (Kopp, 2015). Les études ont mis en évidence que les fumeurs ont un biais d’approche envers le tabac : ils sont plus rapides à approcher des images de tabac (i.e., tirer un joystick vers eux) qu’à les éviter (i.e., repousser un joystick loin d’eux ; Wiers et al., 2013). Nombre d’études montrent que plus le biais d’approche est élevé, plus la consommation et la dépendance au tabac sont importantes (Watson, De Wit, Cousijn, Hommel, & Wiers, 2013 ; Wiers et al., 2013). Ainsi, pour prendre en charge le tabagisme, la Modification du Biais d’Approche (MBA) tente d’apprendre aux fumeurs à éviter le tabac. Dans ces programmes informatisés, les participants doivent repousser un joystick loin d’eux des images de tabac, et tirer vers eux des images neutres. La MBA réduit la consommation et la dépendance au tabac (Machuslka et al., 2016 ; Wittekind, Feist, Schneider, Moritz, & Fritzsche, 2015). Cette méthode semble impliquée des ressources exécutives et particulièrement l’inhibition. Il faut réprimer la tendance automatique à approcher le tabac pour exprimer un mouvement alternatif d’approche. Ces ressources étant déficitaires chez les fumeurs (Durazzo, Meyerhoff, & Nixon, 2012), il est possible que la MBA ne soit pas totalement adaptée à cette population. L’objectif de cette étude est de tester si la stratégie d’implémentation d’intention potentialise la MBA chez les fumeurs. Cette stratégie consiste à planifier la réponse cognitive ou comportementale à apporter dans une situation opportune à l’atteinte d’un but, sous la forme d’un plan en « si-alors » (i.e., si je suis dans telle situation alors j’adopte telle réponse ; Gollwitzer, 1993, 1999). Cette stratégie automatise la réalisation des comportements, qui nécessitent alors peu de ressources cognitives (Wieber, Thürmer, & Gollwitzer, 2015). Nous posons l’hypothèse que formuler les consignes de la MBA en « si-alors » pourra accroître son efficacité. La MBA avec implémentation d’intention devrait réduire davantage le biais d’approche qu’une MBA standard, et davantage diminuer la dépendance.
Étude : 9 fumeurs ayant l’intention de diminuer ou stopper leur consommation ont participé à cette étude, divisée en 3 phases. Ligne de base, en ligne : évaluation de la dépendance et sélection des participants. Intervention, en laboratoire : évaluation du biais d’approche, réalisation de la MBA standard (n = 6) versus avec implémentation d’intention (n = 3), réévaluation du biais d’approche. Suivi à 2 semaines, en ligne : réévaluation de la dépendance.
Résultats et discussion : Le biais d’approche est davantage réduit en condition MBA avec implémentation d’intention que standard, révélant que le tabac est mieux évité quand une implémentation d’intention sous-tend la MBA. La dépendance au tabac diminue marginalement dans groupe MBA standard, mais pas dans le groupe MBA avec implémentation d’intention. Les participants du groupe MBA avec implémentation d’intention étaient significativement moins dépendants que ceux du groupe MBA standard en ligne de base. Un effet plancher pourrait masquer l’efficacité de l’intervention sur la dépendance. En dernier lieu, nous discuterons des futures recherches sur les retombées cliniques qui doivent êtes envisagées.
Domaines
Sciences cognitives| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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