Walter Benjamin et le colportage de l’espace : cinéma, architecture et jeu
Résumé
L’article propose d’aborder une notion présente dans l’œuvre de Walter Benjamin : le « colportage de l’espace ». Au carrefour de l’expérience du haschich et de la flânerie, l’expression soulève la question du parcours et de la perception de l’espace. Elle détermine en même temps une attitude critique à l’égard de la perspective et des formes spectaculaires qui jouent de la confusion des espaces et de l’illusion d’une proximité immédiate des lointains. De ce fait, le colportage de l’espace entre en résonance avec une part actuelle de la culture visuelle qui repose sur la navigation d’espaces virtuels. Il convient donc d’éclaircir cette notion que Benjamin emploie à plusieurs reprises sans jamais toutefois la définir vraiment.