« Sa parole est fiable » : la place de la fraude en Haute Mésopotamie et en Anatolie dans la famille de Pūšu-kēn à l’époque paléo-assyrienne
Résumé
Thanks to their numerous letters, Pūšu-kēn’s Assyrian merchant family and their commercial activities with Upper Mesopotamia and Anatolia during the first half of the 19th century before the common era are quite well known to us. Despite being over 1,200 km away from
each other, Aššur and Kaneš – the main Anatolian kārum (trading post) – were tightly bound by a series of treaties between the crossed kingdoms and Aššur which monitored commercial flows through taxation and customs posts. Pūšu-kēn’s family often went back and forth between their hometown and Anatolia on donkey-backs to exchange tin and textiles for copper, silver or gold and some men even went as far as to settle there for several years. Despite being quite well established in the Old Assyrian system, Pūšu-kēn and his sons did not think twice about making the most of the state apparatuses’ weakness and often stepped out of the lines drawn by treaties to smuggle. The aim of this article is to study how the risky balance between law and fraud plays out in this family who embodies the dynamics of this long-distance trade. Their role in Old Assyrian trade will be analysed first before delving into the reactions of the powers that be and the consequences of these illegal acts on Pūšu-kēn’s family.
Devenue célèbre en raison de leur correspondance abondante d’un demi-millier de lettres qui nous est parvenue, la famille de Pūšu-kēn était une famille de marchands d’Aššur active dans le commerce avec la Haute Mésopotamie et l’Anatolie dans la première moitié du XIXe siècle avant notre ère. Si près de 1200 kilomètres de distance séparaient Aššur de Kaneš, le kārum (comptoir commercial) central d’Anatolie, il existait néanmoins un système bien rodé de traités entre les royaumes traversés et Aššur qui, par des taxes et des postes douaniers, encadraient les flux caravaniers. Chargée de biens comme de l’étain et du textile qu’elle échangeait aux Anatoliens contre du cuivre, de l’argent ou de l’or, la famille de Pūšu-kēn voyageait régulièrement entre leur ville natale et l’Anatolie, où certains hommes se sont installés pendant plusieurs années. Si cette famille était bien intégrée dans le système des kārū, Pūšu-kēn et ses fils utilisaient néanmoins à leur avantage la relative faiblesse des autorités étatiques pour s’écarter des « chemins » tracés par les multiples traités pour faire de la contrebande. C’est à la place de l’équilibre périlleux entre légalité et fraude dans cette famille, qui illustre concrètement les dynamiques de ce commerce de longue distance, que cet article s’intéressera en particulier. Après avoir exposé leur rôle dans le commerce paléo-assyrien, nous chercherons à savoir comment leurs écarts de conduite ont été perçus par les autorités et quelles en ont été les conséquences pour la famille de Pūšu-kēn.
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