Les documents d'archives, ce sont la mémoire de la création des films, certes. Pourtant la cinéaste n'a jamais cessé, à travers sa pratique artistique, de se nourrir de sources dont les archives conservent aussi des traces : articles de presse (relatant crimes racistes et homophobes, conditions de vie des migrants mexicains), citations d'œuvres (James Baldwin, Walker Evans, Isaac B. Singer, etc.). Cet archivage de matières externes souligne la position de Chantal Akerman face à la mémoire collective et à l'Histoire dominante. Complété par des centaines de coupures de presse relatives à ses films (mémoires de leur réception auprès du public) ainsi que par des documents personnels, le fonds Chantal Akerman est composé de multiples strates de mémoires qu'il m'intéresse de démêler et d'interroger.