Le métier d’agricultrice bio
Résumé
Through a close examination of the responses to the questionnaire survey conducted in 2018 by the Fédération nationale d’agriculture biologoque and the Agence Bio, this article seeks to present women organic farmers through their – complex and ambivalent – relationship to their work on their farms. Their desire for technical and mechanical outdoor activities contrasts sharply with the persisting gendered division of labor, which classically assigns them to other roles, such as administrative tasks, which they overwhelmingly reject. “New” diversification activities, such as direct sales to consumers, do not appeal to them either. Being a woman organic farmer today therefore seems to imply fully claiming the prerogatives of a farm manager, by challenging the traditional gendered division of agricultural labor.
Par une approche compréhensive des réponses à l’enquête par questionnaire menée par la Fédération nationale d’agriculture biologique et l’Agence Bio en 2018, le présent article s’attelle à donner à voir les agricultrices bio au travers de leur rapport – complexe et ambivalent – à leur travail sur leurs exploitations. Leur demande d’activités techniques, mécaniques, en plein air, contraste fortement avec la résistance d’une division sexuelle du travail qui leur attribue classiquement d’autres rôles, comme la gestion des papiers qu’elles rejettent massivement. Elles ne se projettent pas plus que cela dans les « nouvelles » activités de diversification telle la vente en « circuit court ». Se vivre agricultrice bio aujourd’hui semble donc impliquer une revendication complète des prérogatives de la figure du chef d’exploitation, en remettant en cause la division sexuelle traditionnelle du travail agricole.