Le cinéma d’Ansano Giannarelli (tout) contre le travail. Linea di montaggio et Analisi del lavoro (1972)
Résumé
In 1972, Ansano Giannarelli made two films about the working conditions within the factories. Shot without permission inside the Fiat Mirafiori in Torino (Linea di montaggio) and within an electronic components workshop near Milano (Analisi del lavoro), these two films raise the question of the representation of the industrial labor in an interesting way. Indeed, they link the documentary and immediate grasp of reality with the requirement of a theoretical distance: through framing, close-ups, editing and sound, and by quoting Karl Marx and Antonio Gramsci, they are engaged in an interpretation of reality. This article will analyse the aesthetic and political stakes of these films, paying particular attention to their formal qualities and to the quotations used.
En 1972, Ansano Giannarelli réalise deux films traitant des conditions de travail à l’usine. Tournés sans autorisation, dans l’enceinte de la Fiat Mirafiori à Turin pour Linea di montaggio et dans un des ateliers de fabrication de composants électroniques de la banlieue de Milan pour Analisi del lavoro, ces deux films posent la question de la représentation du travail industriel d’une manière intéressante. En effet, en recourant aux possibilités d’interprétation de la réalité par l’intermédiaire du cadrage, du gros plan, du montage et du son, et en inscrivant les images en regard de citations de Karl Marx et d’Antonio Gramsci, ils articulent la saisie documentaire et immédiate du réel à l’exigence d’une distance théorique. Le présent article se propose d’analyser les enjeux à la fois esthétiques et politiques de ces films en accordant une attention particulière à leurs qualités formelles ainsi qu’aux citations convoqués.