Évaluation de l’impact d’un ultra-trail de 156km sur l’équilibre glycémique de coureurs non diabétiques : résultats préliminaires
Résumé
Contexte - Plusieurs équipes ont exploré la glycémie lors d’épreuves d’ultra-endurance, mais, seulement avec des mesures ponctuelles conduisant à des résultats divergents (baisse [1], hausse [2], ou stabilité de la glycémie [3]). La mesure des variations glycémiques en continu permettrait d’apprécier les variations réelles de glycémies pendant les différentes phases de l’épreuve et à la récupération. La mise en évidence d’éventuels épisodes hypo ou hyperglycémiques pourrait expliquer certaines variations de performances. Méthodes - Cinquante-cinq coureurs (43 hommes, 12 femmes) ont participé à un ultra-trail de 6 boucles de 26km et 1000m D+ à Clécy (France) [4]. La veille de la course, un capteur de glucose interstitiel en continu, en mode masqué, a été placé à l'arrière du bras des participants et porté pendant 14 jours afin d’obtenir les données de repos (de la pose du capteur jusqu’à 06h00 le jour de la course), de course mais aussi de récupération. Des modèles mixtes linéaires ou des régressions logistiques binaires ont permis d’identifier les excursions glycémiques et leurs liens avec les caractéristiques de course. Résultats - Au repos avant la course, le temps passé <70mg/dL est 2,26% plus élevé que pendant la course (e -2,26 ; P<0,001) alors que le temps passé >140mg/dL est moins élevé que pendant la course (e -5,86 ; P=0,004). Plus la vitesse de course est élevée lors d’une boucle, plus les coureurs passent de temps >140mg/dL (e -0,1 ; P=0,003). La variabilité glycémique (coefficient de variation) augmente au fur et à mesure des boucles de course (e +2,55 ; P<0,001). Conclusion - L’ultra trail s’est accompagné d’un risque hyperglycémique, et non hypoglycémique, accru, d’autant plus lors les boucles où la vitesse était plus élevée, suggérant l’implication des hormones hyperglycémiantes. La suite des analyses explorera les données de récupération, l’interaction avec le sommeil et les conséquences possibles des excursions glycémiques pendant la course sur la vigilance des coureurs.