Amélioration de l’ostéointégration des ligaments artificiels par la libération localisée de composés ostéoinducteurs
Résumé
La déchirure du ligament croisé antérieur (LCA) est la plus fréquente des blessures du genou,
et une cause fréquente de handicap, car le LCA ne se régénère que très peu [1]. La meilleure
solution pour récupérer une bonne fonctionnalité de l’articulation consiste à reconstruire le
LCA, au moyen d’une greffe autologue de tendon ou de l’implantation d’un ligament artificiel,
fixé à l’intérieur de tunnels perforés dans le plateau tibial et le condyle fémoral[2]. L’utilisation
d’un ligament artificiel possède l’avantage de ne pas générer de morbidité sur le site de
prélèvement de la greffe. Cependant, cette méthode n’est pas exempte de défauts, le
principal étant la dégradation des tissus osseux du site d’implantation, dû à la mauvaise
biocompatibilité du ligament avec l’os, entrainant la nécessité d’une réopération[3].
La solution que nous proposons est de modifier les extrémités des ligaments artificiels par une
tresse assemblée selon une structure cœur-coquille comprenant une tresse de cœur chargée
en verre bioactif, servant d’agent ostéoinducteur[4], et une tresse-coquille dont le motif de
tressage à fuseaux sautés laisse des fenêtres plus ou moins grandes. Les essais de
biominéralisation in vitro de ce dispositif dans le « Simulated Body Fluid » (SBF) ont montrés
non seulement une accrétion importante de phase minérale à l’intérieur du système, mais
aussi une perméation des cristaux au travers de la tresse externe au niveau des fenêtrages de
celle-ci. Cette phase cristalline de type apatite a été étudiée par Analyse Dispersive en Energie
et en Diffraction des Rayons X. De plus, l’innocuité cellulaire de l’ensemble cœur-coquille a
été démontrée sur la lignée de cellule préostéoblaste MC3T3-E1.