La fraude des marchands d’Aššur en Anatolie à l’époque paléo-assyrienne
Résumé
Cette communication (disponible en vidéo) reprend les grandes lignes du travail d’étude et de recherche du même titre qui se concentre sur les pratiques illégales des marchands d’Aššur en Anatolie entre la fin du XXIe siècle et le début du XVIIe siècle avant notre ère. Si près de mille deux cents kilomètres de distance et six semaines de voyage en caravane séparaient Aššur de Kaneš, le kārum (comptoir commercial) central d’Anatolie, leurs relations commerciales étaient néanmoins développées et il existait un système bien rodé de traités entre les royaumes traversés et Aššur, qui, par des taxes et des postes douaniers, encadraient les flux caravaniers. Porteurs de biens comme de l’étain et du textile qu’ils échangeaient aux Anatoliens contre du cuivre, de l’argent ou de l’or, les marchands d’Aššur voyageaient régulièrement entre leur ville natale et l’Anatolie, où ils s’installaient souvent pendant plusieurs années (notamment à Kaneš). S’ils profitaient souvent de la sécurité des chemins définis par les traités, il arrivait que les marchands utilisaient à leur avantage la relative faiblesse des autorités anatoliennes et de Haute-Mésopotamie pour faire de la contrebande ou frauder les impôts. C’est aux différents aspects de ce commerce illicite que cette présente communication s’intéressera en particulier. Après une rapide présentation de l’organisation du système des comptoirs commerciaux d’Aššur, nous chercherons à savoir comment les relations conflictuelles entre les marchands assyriens fraudeurs et les royaumes anatoliens et Aššur se concrétisaient ?