Prendre parti pour la coca. De l’action collective au village à la mobilisation en faveur du MAS
Résumé
Starting from the ethnographic monitoring of a peasant mobilization in the Tropic of Cochabamba (Bolivia), this article interrogates the forms of attachment of the coca farmers in this region to the Movement toward Socialism (MAS). Observing that the discretion of the arrangements relating to this controversial crop is key to the relations between the party, its union branches, and the peasant populations of the region, this article shows the existing continuities between “collective action in the village” and the more exceptional forms of mobilization “in the street.” Drawing on the work of Thomas Clay Arnold, it conceptualizes this continuum of practices and the partisan attachment that ensues in terms of a moral economy. This moral economy centers on the “social good” of coca, which unites village communities while also disturbing their relationship to politics and legality.
Partant du suivi ethnographique d’une mobilisation paysanne dans le Tropique de Cochabamba (Bolivie), l’article interroge les formes d’attachement des cultivateurs de coca au Mouvement vers le socialisme ( Movimiento al socialismo , MAS). En plaçant la discrétion des arrangements autour de cette culture controversée au cœur des relations entre le parti, sa branche syndicale et les populations paysannes de la région, il montre les continuités existantes entre « l’action collective au village » et les formes plus exceptionnelles de mobilisation « dans la rue ». En s’inspirant des travaux de Thomas Clay Arnold, l’article propose de conceptualiser ce continuum et l’attachement partisan qui en découle en termes d’économie morale. Celle-ci tourne autour du « bien social » de la coca, fédérant les collectivités villageoises autour du parti autant qu’il trouble leur rapport au politique et à la légalité.