Hiver 2006-2007, le mouvement des Enfants de Don Quichotte est intervenu en plaçant des tentes sur le canal Saint-Martin pour que le problème SDF soit inscrit sur l'agenda politique. Quelques semaines plus tard, il s'est étendu dans les grandes villes de province, notamment à Lille où j'ai mené une observation participante de l'installation des tentes jusqu'à leur retrait. A partir d'une analyse spatio-temporelle du campement, je propose de mettre en évidence comment la violence est devenue un facteur essentiel pour légitimer ou non la continuité du mouvement. Pour les mal-logés, la maitrise de la violence représentait une manière de prendre part au mouvement. En revanche, maitriser les temps, le contexte, l'espace et les acteurs de la violence étaient devenus synonyme de pouvoir pour les biens-logés.