Mécanismes de résistance aux inhibiteurs de tyrosine kinase sur le modèle de leucémie myéloïde chronique - Université de Lille Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2009

Mechanisms of resistance to tyrosine kinase inhibitors on the model of chronic myeloid leukemia

Mécanismes de résistance aux inhibiteurs de tyrosine kinase sur le modèle de leucémie myéloïde chronique

Résumé

Chronic myeloid leukemia (CML) is a malignant transformation of hematopoietic stem cell, characterized by an acquired genetic abnormality: the Philadelphia chromosome (Ph), resulting from the reciprocal translocation t(9; 22)(q34,q11), and its equivalent molecular the oncogene BCR-ABL. The BCR-ABL protein has a constitutive tyrosine kinase activity that acts on downstream survival and proliferation pathways. CML progression to accelerated and blastic phases is accompanied by additional genetic abnormalities markers of an increasing genomic instability. The responsibility of BCR-ABL in the genesis of this genomic instability is strongly suspected. Derived from 2-phenylamino-pyrimidine, Imatinib inhibits the BCR-ABL tyrosine kinase (TK) activity and the proliferation of BCR-ABL+ cell lines and induces apoptosis. Imatinib resistance is due to various mechanisms that are not fully characterized. New inhibitors of tyrosine kinase (TKIs) or associations with Imatinib have been developed to overcome Imatinib resistance. However, cross and multiple resistances remain difficult to treat and require a better understanding of resistance mechanisms to eradicate the disease. Our work showed that the presence of genetic abnormalities (indicating instability) in leukemic progenitor CD34+ cells of patients treated with Imatinib correlated with the loss of response to Imatinib in patients diagnosed in chronic phase, suggesting that Imatinib resistance may be correlated with genetic alterations that occur early during the disease development. 113 affected genes were detected, some of which, are located in areas known to be hypervariable (CNV), suggesting a role for these regions in the development of CML or Imatinib resistance. We have demonstrated the presence of a recurrent acquired abnormality in such region located in 8p23.1, which groups the genes of Defensin B family. This cryptic anomaly is not associated with Imatinib resistance since it is found in both cell population CD34+ Ph+ and Ph-. It can therefore be considered as a marker of instability of a cellular clonal sub-population of CD34+ presenting a high predisposition to acquire additional genetic alterations, as the t(9; 22)(q34,q11) translocation. Our studies show that secondary abnormalities may be the support for Imatinib resistance. Imatinib resistance may then be linked to deregulation of signaling pathways upstream or downstream of BCR-ABL, thus affecting proliferation, survival, differentiation and genome integrity. It seems that treatment with Imatinib alone is not sufficient to eradicate the disease. For this reason, new molecules associated with Imatinib are currently being evaluated. Among these approaches, inhibitors of Ras pathway have shown some effectiveness in restoring the proapoptotic activity of Imatinib. It was therefore interesting to search for therapeutic targets that regulate negatively this pathway to overcome Imatinib resistance. GILZ (Glucocorticoid-Induced Leucine Zipper) inhibits Ras/Raf pathway through direct interaction. It also inhibits NFκB pathway of which some antagonists are capable to overcome Imatinib resistance. Our results show for the first time that GILZ expression is decreased in human and mouse cell lines expressing BCR-ABL sensitive or resistant for TKIs and in dormant cells isolated from a mouse model developed in our laboratory. Enhanced GILZ expression in these resistant cell lines restores Imatinib sensitivity. Our results show that the mechanism involves inhibition of the mTORC2/Akt Ser473 pathway. It is due to direct interaction of GILZ with mTORC2 allowing activation of FoxO3a and induction of expression of the proapoptotic protein Bim. In this model, GILZ enhances Bim expression, while Imatinib decreases Mcl-1 expression by its Off-target effects, thus reversing the ratio antiapoptotic/proapoptotic of Bcl-2 family members and resulting in apoptosis. The sequential treatment with glucocorticoids and then Imatinib induced apoptosis of stem cells from resistant patients by the same mechanism, suggesting that the modulation of GILZ expression may represent a new therapeutic strategy to target the resistant or residual leukemic cells. Regulating the mTORC2/Akt Ser473 pathway seems to be crucial in BCR-ABL+ cell survival, as well as ITKs resistance. Among the methylated genes in our study, we find a gene involved in the regulation of this pathway and which codes for the phosphatase PHLPP (PH domain and Leucine rich repeat Protein Phosphatase). This phosphatase dephosphorylates serine 473 of Akt and promotes its inactivation. Our results show that the re-expression of variant 1 of this phosphatase (PHLPP1) restores Imatinib sensitivity and that the repression of PHLPP1 expression is not exclusively secondary to BCR-ABL activity but also to epigenetic modifications. Our studies have identified genes involved in CML resistance to TKIs and offer new treatments to overcome this resistance by blocking the AktSer 473 pathway
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une transformation maligne d'une cellule souche hématopoïétique, caractérisée par une anomalie génétique acquise : le chromosome Philadelphie (Ph), résultant de la translocation réciproque t(9 ;22)(q34 ;q11), et son équivalent moléculaire, l'oncogène BCR-ABL. La protéine BCR-ABL présente une activité tyrosine kinase constitutive qui agit sur les voies de survie et de prolifération. La progression de la maladie vers la phase accélérée puis blastique s'accompagne d'anomalies génétiques additionnelles marqueurs d'une instabilité génomique croissante. La responsabilité de BCR-ABL dans la genèse de cette instabilité génomique est fortement suspectée. Dérivé de 2-phénylamino-pyrimidines, l'Imatinib inhibe l'activité tyrosine kinase de BCR-ABL ainsi que la prolifération de lignées cellulaires BCR-ABL positives et induit leur apoptose. Les échecs du traitement par l'Imatinib sont dus à des mécanismes de résistance qui ne sont pas tous entièrement caractérisés. Des nouveaux inhibiteurs de tyrosine kinases (ITKs) ou des associations avec l'Imatinib ont été développés afin de la surmonter. Cependant, une résistance croisée et multiple demeure difficile à traiter et nécessite une meilleure compréhension des mécanismes de résistance afin d'éradiquer la maladie dans un avenir proche. Les travaux réalisés au cours de cette thèse ont montré que la présence de microremaniements génétiques (traduisant une instabilité) au sein de progéniteurs leucémiques CD34+ de patients traités par l'Imatinib corrélait avec la perte de réponse à l'Imatinib chez les patients diagnostiqués en phase chronique, suggérant que la résistance à l'Imatinib pourrait être corrélée aux altérations génétiques survenant précocement dans la physiopathologie de la maladie. 113 gènes affectés ont été détectés dont certains sont localisés dans des régions connues pour être hypervariables (CNV) suggérant un rôle de ces régions dans le développement de la LMC ou la résistance à l'Imatinib. Nous avons mis en évidence la présence d'une anomalie acquise récurrente dans telle région localisée en 8p23.1 qui groupe les gènes de la famille de la Défensine B. Ce microremaniement n'est pas lié à la résistance à l'Imatinib car il est retrouvé dans les populations cellulaires CD34+ Ph+ et Ph-, il peut donc être considéré comme un marqueur de l'instabilité d'une sous-population cellulaire clonale de CD34+ présentant une grande prédisposition à acquérir des altérations génétiques additionnelles, comme la fusion BCR-ABL. Nos études montrent que des altérations secondaires pourraient être le support d'une résistance à l'Imatinib. La résistance à l'Imatinib peut alors être liée à la dérégulation des voies de signalisation en amont ou en aval de BCR-ABL, affectant ainsi la prolifération, la survie, la différenciation et l'intégrité du génome. Il semble donc que le traitement par l'Imatinib seul ne soit pas suffisant pour éradiquer la maladie. Pour cette raison, de nouvelles molécules à associer avec l'Imatinib sont actuellement en cours d'évaluation. Parmi ces associations, les inhibiteurs de la voie Ras ont montré une certaine efficacité dans la restauration de l'activité proapoptotique de l'Imatinib. Il était donc intéressant de chercher une cible thérapeutique régulant négativement cette voie afin de surmonter cette résistance. GILZ (Glucocorticoid-Induced Leucine Zipper) inhibe la voie Ras/Raf par une interaction directe. Il inhibe également la voie NFκB dont certains antagonistes sont capables de surmonter la résistance à l'Imatinib. Nos résultats montrent, pour la première fois, que l'expression de GILZ est diminuée dans des lignées humaines ou murines exprimant BCR-ABL sensibles ou résistantes aux ITKs ainsi que dans les cellules dormantes résiduelles isolées d'un modèle cellulaire murin développé au laboratoire. L'expression forcée de GILZ dans ces lignées résistantes restaure la sensibilité à l'Imatinib. Nos résultats montrent que le mécanisme passe par une inhibition de la voie mTORC2/Akt Ser473. Elle est due à une interaction directe de GILZ avec mTORC2 permettant l'activation de FoxO3a et l'induction de l'expression de la protéine proapoptotique Bim. Dans ce système, GILZ augmente l'expression de Bim tandis qu'Imatinib, par ses effets "Off-target", diminue celle de Mcl-1 inversant ainsi le rapport des membres antiapoptotiques/proapoptotiques de la famille Bcl-2 et entrainant l'apoptose. Le traitement séquentiel par les glucocorticoïdes puis l'Imatinib induit l'apoptose de cellules souches de patients résistants par le même mécanisme, suggérant que la modulation de l'expression de GILZ pourrait représenter une nouvelle stratégie thérapeutique pour cibler les cellules leucémiques résistantes ou résiduelles. La régulation de la voie mTORC2/Akt Ser473 semble être d'une importance cruciale dans la survie des cellules BCR-ABL+, ainsi que dans la résistance aux ITKs. Parmi les gènes méthylés dans notre étude, on retrouve un gène impliqué dans la régulation de cette voie et qui code pour la phosphatase PHLPP (PH domain and Leucine rich repeat Protein Phosphatase) dont l'activité est de déphosphoryler la sérine 473 d'Akt favorisant son inactivation. Nos résultats montrent que la réexpression du variant 1 de cette phosphatase (PHLPP1) dans notre modèle murin de résistance restaure la sensibilité à l'Imatinib et que la répression de celui-ci n'est pas exclusivement due à l'activité tyrosine kinase de BCR-ABL, mais aussi à des modifications épigénétiques. Nos études ont permis d'identifier des gènes impliqués dans la résistance des LMC aux ITKs et de proposer de nouveaux traitements pour surmonter cette résistance en inhibant la voie Akt Ser473
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Dates et versions

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  • HAL Id : tel-00451045 , version 1

Citer

Sami Mohamad Joha. Mécanismes de résistance aux inhibiteurs de tyrosine kinase sur le modèle de leucémie myéloïde chronique. Sciences du Vivant [q-bio]. Université du Droit et de la Santé - Lille II, 2009. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00451045⟩

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