Historical and Epistemological Evolution of the Study of Movement. Examples of Theoretical and Practical Connections from Animal to Human, Towards Sports Performance.
Évolution historique et épistémologique de l’étude du mouvement. Exemples de quelques filiations théoriques et pratiques de l’animal à l’homme, vers la performance sportive
Résumé
This synthesis work is divided into four parts, focusing on major authors and works that leave their mark on different eras. They serve as a means to trace the epistemological and historical lineages, navigating between eclecticism and organon. The concepts, theories, and methods involved contribute to understanding the study of movement, especially locomotion from a biomechanical perspective.
These studies span a challenging odyssey, potentially starting with Aristotle's treatise on Animal Locomotion. The interpretation of locomotion resides in a cultural zoological encyclopedism, at the crossroads of various modes of thought and scientific systematization. It combines biological anatomical-functional approaches with a mechanical vision of movement. The method already refers to notions and principles, real or assumed, such as spatial reference, fulcrum points, mass distribution, center of inertia and gravity, modes of movement in flexion and extension, or traction and propulsion—still relevant in explaining the study of movements.
In the late 17th century, Galileo's disciple Giovanni Alfonso Borelli analyzed animal economy, drawing from the scientific heritage of his predecessors in statics, hydraulics, mathematics, anatomy, and physiology. His life's work, "De Motu Animalium," illustrated with numerous figures, demonstrates that bones act according to the mechanics of levers (support, segment length, resistance, force). Despite imprecise iatromathematical calculations, Borelli's approach serves as a milestone and example, sparking curiosity and critical interest.
Centuries later, Marey's "La Machine Animale" (1873) reveals recurrent connections with the iatromechanical trend. His passion for engineering and physiology guides a materialistic logic across new disciplinary fields, raising conceptual and theoretical levels. He explores estimations of efficiency and performance in animated engines, aligning with the laws of energy economy and work, leading to biomechanics. Recent authors like McNeill Alexander and Bejan enrich this multidisciplinary and multicultural vision with increasingly rigorous and comprehensive models.
The evolution of sports performance represents a research field showcasing the influence and progress of technology in optimizing the study of movement. Applied examples reveal a quest for meaning in the variables studied, consistently invoking eclectic lineage: Aristotelian semiotics, Borellian iatromathematics, physiological engineering of Demenÿ and Marey, and various physico-mathematical theories and models throughout the rich history of sciences.
Historical research on explanatory theories of locomotion recurrently expresses that materialism confronts the elusive hidden, unveiling the mystery of life through movement. Formerly labeled physiological and physical, then iatrochemical and iatromathematical, and more recently biological and biomechanical, these currents of thought are now titled neurophysiology and neurobiomechanics. They continue to explore movements, indirectly delving into parameters for understanding life mastery and its extension, always with an element of the unexpected.
Ce travail de synthèse, s’articule en quatre parties, autour d’auteurs et d’oeuvres majeures, qui marquent de leurs références les époques et constituent le moyen de suivre par leurs filiations épistémologiques et historiques, entre éclectisme et organon, les concepts, les théories et les méthodes, la compréhension de l’étude du mouvement, et notamment la locomotion selon une perspective biomécanique.
Ces études s’échelonnent au cours d’une difficile odyssée qui pourrait commencer depuis le petit traité d’Aristote sur la Marche des Animaux. L’interprétation de la locomotion se situe dans un encyclopédisme zoologique culturel à la croisée de plusieurs modes de pensée et de systématisation des sciences, combinant déjà une démarche anatomo-fonctionnelle biologique avec une vision mécanique du mouvement. La méthode se réfère déjà à des notions et des principes, utilisés ou supposés, comme : le repère spatial, les points d’appui, la répartition des masses, le centre d’inertie et de gravité, les modes de déplacement en flexion et extension ou traction et poussée, qui restent toujours d’actualité dans l’explication de l’étude des mouvements.
C’est à la fin du XVIIe siècle qu’un disciple de Galilée, Giovanni Alfonso Borelli, analyse l’économie animale en se référant au patrimoine scientifique de ses prédécesseurs sur les lois de la statique, de l’hydraulique, des mathématiques, mais aussi des connaissances anatomiques et physiologiques, pour rédiger l’oeuvre de sa vie, le De Motu animalium. Illustrant ses propositions de nombreuses figures, il démontre que les os s’actionnent selon la mécanique du système des leviers (appui, longueur du segment, résistance, force) dont les muscles représentent des puissances mal agencées, engendrant d’énormes déperditions de forces, qu’il s’efforce de calculer et de chiffrer au cours de différentes postures et quelques mouvements. Malgré, l’imprécision des calculs iatromathématiques, sa démarche à valeur d’étape et d’exemple, car génératrice de curiosités et d’intérêts critiques.
Plusieurs siècles après, La machine animale de Marey, publiée en 1873, révèle encore des filiations récurrentes avec le courant iatromécanique. Sa passion pour l’ingénierie et la physiologie guide sa logique matérialiste sur de nouveaux champs disciplinaires dont les passerelles élèvent le niveau conceptuel et théorique. Il s’intéresse aux estimations de l’efficacité et du rendement des moteurs animés depuis les lois de l’économie d’énergie et du travail qui le guide à la biomécanique. D’autres auteurs, plus récents, McNeill Alexander, Bejan... selon de nouveaux modèles cohérents, enrichissent cette vision pluridisciplinaire et multiculturelle pour élaborer des modélisations de plus en plus rigoureuses et globalisantes.
L’évolution des performances sportives représente le champ de recherche qui montre au mieux, l’influence et les progrès de la technologie dans l’optimisation de l’étude du mouvement. Les quelques exemples appliqués et évoqués, révèlent la quête du sens dans les variables étudiées, elle interpelle toujours par filiation éclectique la sémiotique de l’argumentation aristotélicienne, la iatromathématique Borellienne, l’ingénierie physiologique de Demenÿ et Marey et d’autres multiples théories et modélisations physico-mathématiques dont l’histoire des sciences est riche.
Les recherches historiques sur les théories explicatives de la locomotion expriment, et cela de manière récurrente, quels que soient les contextes et les paradigmes scientifiques biologiques interprétatifs, que le matérialisme se heurte au caché insaisissable. Le mystère de la vie transparaît dans ce qui se meut et les méthodes de quantification donnent sens à l’intensité et l’efficacité du vivant. Les multiples courants de pensée, autrefois d’appellation physiologique et physique puis iatrochimique et iatromathématique, il y a peu encore biologique et biomécanique s’intitulent aujourd’hui neurophysiologie et neurobiomécanique pour s’intéresser toujours aux mouvements, indirectement aux paramètres de la connaissance de la maîtrise de la vie pour son prolongement, mais toujours avec sa part d’insoupçonnée.
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