L'apprenant en didactique est-il un acteur sociologique comme les autres ? Le cas de l’appropriation des TIC et de l’informatique
Résumé
Didactique du français et didactique de l'informatique présentent la caractéristique commune de se trouver toutes deux confrontées à la présence importante de pratiques extrascolaires des élèves. Bien que la première ait dû procéder à un travail de légitimation (sociale et scientifique) de ces pratiques (Reuter, 2001), alors que la seconde tend plutôt à relativiser les discours de sens commun sur les « natifs numériques » (Prensky, 2001), toutes deux ont donc dû se saisir de la question des pratiques personnelles, familières aux élèves. Ce faisant, elles ont dû poser la question de la légitimité de leur perspective propre sur cet objet. Que la didactique soit légitime et armée pour traiter des pratiques personnelles des élèves pourrait en effet ne pas aller de soi et l'on pourrait estimer qu'elles relèvent surtout du domaine de la sociologie. Un regard didactique est pourtant possible, constitue un point de vue particulier sur ces pratiques. En revanche, l'articulation avec un regard sociologique sur ces pratiques n'est pas sans poser problème aux chercheurs. C'est ce que je veux montrer ici en prenant appui sur mon propre parcours de thèse et sur les pistes qu'il m'a conduit à explorer ensuite en didactique. J'en présenterai d'abord quelques éléments afin de préciser en quoi une articulation entre didactique et sociologie m'était apparue nécessaire, en quoi elle a pu s'avérer problématique, avant de généraliser le propos sur la manière dont ces disciplines envisagent le « sujet » didactique et l'« acteur » sociologique.
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