Enquête sociologique sur les “quartiers d’évaluation de la radicalisation” dans les prisons françaises
Résumé
Cette recherche vise d’une part à décrire et comprendre comment les QER ont été élaborés, comment la cohérence interne du dispositif a été pensée et comment chaque acteur, depuis la position et le statut qui sont les leurs, donne sens au dispositif ; d’autre part, et plus largement, elle entend décrire le fonctionnement concret des QER au jour le jour et la manière dont les rapports sociaux (entre professionnels, entre professionnels et détenus) s’y organisent. Comment les professionnels envisagent-ils leur rôle en détention? Comment les détenus «reçoivent» et « vivent » ce dispositif spécifique ? En quoi les premières études sur le fonctionnement des unités dédiées, ainsi que les divers événements (attentats, notamment), pèsent sur l’évolution des QER et sur leur fonctionnement quotidien ? Comment les professionnels et les détenus vivent-ils le fait d’être sous le feu des médias, sous le regard des inspecteurs, des chercheurs ? Les différentes manières de se représenter « le terrorisme » ou « la radicalisation », voire chaque groupe terroriste concerné (Daech, Al Nostra, Al Qaïda, etc.), depuis les concepteurs de l’expérimentation jusqu’à ceux chargés de les mettre en place, sont-elles homogènes ou au contraire, contradictoires, voire concurrentes ? Diverses méthodes sont appréhendées pour tenter d’éclairer ces questions : observations ethnographiques en détention, entretiens semi-directifs, réunions collectives, analyse de la littérature grise (au travers des rapports officiels, notes de cadrage internes, outils et grilles d’évaluation, web).
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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