Résumé : La présence de l’art dans les mondes de la psychiatrie est ancienne, comme le montrent au XXe siècle son usage politique à des fins de déstigmatisation de la folie et son usage thérapeutique. L’article étudie le travail relationnel à composante artistique dans les services publics de psychiatrie, en privilégiant l’entrée par les pratiques et donc par l’observation in situ. Cinq types de pratiques sont identifiées, qui renvoient à certaines configurations organisationnelles ou philosophiques : la pratique libre laissée à l’initiative des patients, les ateliers occupationnels animés par un artiste, les psychothérapies à médiation artistique souvent animées par des art thérapeutes, les ateliers thérapeutiques animés par des soignants. Plusieurs enjeux entremêlés concourent à cette diversité : ceux qui concernent la politique publique de santé mentale, ceux qui concernent le rôle politique de l’art et les stratégies du groupe professionnel des art thérapeutes.