Abstract : This article focuses on the arguments developed in lawsuits against individuals – both men and women – who acquired pieces of military uniforms from deserters and were prosecuted as "-makers-" of desertion before the prevotal court in the last three decades of the old Regime. How did they try to justify their transactions with deserters ? If, for example, claiming ignorance of the illegality of their actions was a strategy commonly used by the defendants, how were their words challenged by the testimony of deserters ? Through an analysis of the two versions of justification, the article also questions the reconfiguration of the relation between deserters and civilians in those years of military reform.
Résumé : Cet article s’intéresse aux argumentations qui se déploient dans les procès prévôtaux intentés contre des individus – hommes et femmes – ayant acquis des uniformes militaires auprès d’un déserteur, et poursuivis comme « fauteurs » de désertion dans les trois dernières décennies de l’Ancien Régime. Comment cherchent-ils à justifier leur transaction avec les déserteurs ? Si, par exemple, la mise en avant de leur ignorance au sujet de l’illégalité de leurs gestes est une stratégie couramment employée, comment celle-ci est-elle contestée par la déposition des déserteurs ? Via l’analyse croisée de deux formes d’argumentation, il s’agira également de s’interroger sur la reconfiguration des relations entre les civils et les déserteurs dans ces années de réformes militaires.