Chapitre 4: Validation et invalidation des acquis buissonniers au regard de la forme scolaire française. Tensions et enjeux pour la vie scolaire
Résumé
La forme scolaire en France s’inscrit dans une tradition républicaine qui attribue une place éminente à l’école. Le projet républicain s’appuie effectivement sur l’école pour qu’elle transmette aux élèves des savoirs de qualité qui produiront de futurs citoyens cultivés et actifs. L’école française a ainsi développé une forme scolaire fortement arrimée à un ensemble de savoirs formels, encyclopédiques, admis comme étant émancipateurs. Dans cette logique, la forme scolaire peut alors sembler incompatible avec des acquis dont l’origine serait extérieure à l’école ; si l’école les incorporait, cela signifierait qu’elle perdrait son privilège dans le domaine de la construction des contenus et la transmission des savoirs considérés comme légitimes. Pour autant, les choses ne sont pas si tranchées et l’on observe aujourd’hui de plus en plus de porosités entre mondes scolaire, péri et extrascolaire. Cette contribution examine les tensions entre la forme scolaire actuelle et les acquis buissonniers construits en dehors ou à côté de l’école. Certains savoirs et acquis parviennent, s’ils font l’objet d’une attention particulière et d’une volonté d’intégration au curriculum, à concourir utilement aux apprentissages. Ils apportent en effet une complémentarité aux savoirs enseignés et contribuent à la formation globale de l’élève.