L’influence sur qui, et sur quoi ? Les syndicats policiers et la campagne du candidat Hollande en 2012
Résumé
Ce chapitre prend pour objet les relations entre le Parti socialiste et les organisations professionnelles de la Police nationale durant la campagne présidentielle de 2012. Il tend d’une part à souligner la dimension informelle et relativement routinisée de ces relations, qui procède en particulier des propriétés sociographiques d’agents positionnés à l’intersection des deux univers. Il montre d’autre part que ces relations ne se réduisent pas au cadre formel dessiné par l’organigramme de campagne du parti, et se déplient sur un second plan rapprochant les syndicats de police d’une fraction partisane concurrente de la première. À rebours d’une conception de l’action des groupes d’intérêt centrée sur les enjeux de politiques publiques et les jeux d’influence, celle-ci porte finalement davantage sur le repérage du « bon cheval » (le futur ministre de tutelle) et la co-construction d’un capital relationnel dont les deux parties escomptent tirer profit.