L’internalité annule-t-elle l’effet “Backlash” dans le domaine de la justice ? - Université de Lille
Poster De Conférence Année : 2019

L’internalité annule-t-elle l’effet “Backlash” dans le domaine de la justice ?

Résumé

Recognition of the acts committed by the offenders of sexual violence is a decisive criterion for both judges in determining punishment, and for health professionals in initiating care for this population. This recognition mainly involves the use of internal explanations of their actions. Nevertheless, with this population. Instead, external explanations are expected (e.g., Bayse, Allgood & Van, Wyk, 1992). The aim of this research is to observe whether counter-stereotypical (internal) justifications will be judged less favorably in the light of the literature on the Backlash effect (Rudman, 1998). Backlash refers to the social and economic penalties suffered by individuals engaging in counter-stereotypic behavior. Our study aims to apply backlash to the field of justice through the justifications of minor sexual aggressors. We hypothesize that, in line with backlash, observers expect abusers to provide external justifications for their actions (stereotypical behavior), which in turn helps to explain the punishment meted out to them. We will test whether the stronger the evaluator's belief in a just world (Lerner, 1980) and social dominance (Sidanius & Pratto, 1999), the stronger the sanction. A pilot study (n = 40 students) on the production of stereotypical explanations by sexual abusers revealed that the most frequent justifications given referred to external explanations (advances, dress and consent of the victim). A second study (n = 68 educators from the Protection Judiciaire de la Jeunesse) involved the presentation of a script in which a juvenile sexual offender may or may not recognize his act. Participants were asked to express their degree of agreement with various propositions (VDs: restriction of freedom, strong supervision, risk of reoffending), and then completed scales of social dominance and belief in a just world. Analyses confirm that non-recognition of the act (M = 4.68; SD = 1.48) is judged more stereotypical than its recognition (M = 3.07; SD = 1.23); t(66) = -4.85; p < .001). Nevertheless, no backlash effect was observed. On the other hand, a link appears between social dominance orientation and the need for strong supervision of the minor (β = .56; t(67) = 2.79; p = .007). Finally, we present the study's limitations and perspectives, and discuss these results with reference to the Backlash model and work on the internality norm (Beauvois & Dubois, 1988).
La reconnaissance des actes commis par les auteurs de violences sexuelles est un critère déterminant à la fois pour le juge pour déterminer la sanction mais également pour les professionnels de santé pour débuter des soins auprès de cette population. Cette reconnaissance passe principalement par l’usage d’explications internes de leurs actes. Néanmoins, avec cette population. On s’attend plutôt à des explications externes (e.g., Bayse, Allgood & Van, Wyk, 1992). L’objectif de cette recherche est d’observer si des justifications contre-stéréotypiques (internes) seront jugées moins favorablement au regard de la littérature sur l’effet Backlash (Rudman, 1998). Le backlash renvoie aux pénalités sociales et économiques que subissent les individus ayant des comportements contre-stéréotypiques. Notre étude vise à appliquer le backlash au domaine de la justice à travers les justifications des agresseurs sexuels mineurs. Nous faisons l’hypothèse que, conformément au backlash, les observateurs s’attendent à ce que les auteurs d’agressions sexuelles justifient leurs actes de façon externes (comportement stéréotypique), ce qui permet de surcroît d’expliquer les sanctions envers eux. Nous testerons si cette sanction est d’autant plus forte que l’évaluateur adhère fortement à la croyance en un monde juste (Lerner, 1980) et à la dominance sociale (Sidanius & Pratto, 1999). Une étude pilote (n = 40 étudiants) de production d’explications stéréotypiques d’auteurs d’agressions montre que les justifications les plus fréquentes émises, renvoient bien à des explications externes (avances, tenue et consentement de la victime). Une seconde étude (n = 68 éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse) a consisté à présenter un scénario dans lequel un agresseur sexuel mineur reconnait ou non son acte. Les participants devaient exprimer leur degré d’accord avec différentes propositions (VDs : restriction de liberté, forte surveillance, risque de récidive), puis complétaient les échelles de dominance sociale et de croyance en un monde juste. Les analyses confirment que la non-reconnaissance de l’acte (M = 4.68 ; SD = 1.48) est jugée plus stéréotypique que sa reconnaissance (M = 3.07 ; SD = 1.23) ; t(66) = -4.85 ; p < .001). Néanmoins, nous n’observons pas d’effet backlash. En revanche, un lien apparaît entre l’orientation à la dominance sociale et le besoin d’une forte surveillance du mineur (β = .56 ; t(67) = 2.79 ; p = .007). Enfin, nous présenterons les limites, les perspectives de l’étude et discuterons ces résultats en référence au modèle du Backlash et les travaux sur la norme d’internalité (Beauvois & Dubois, 1988).
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Dates et versions

hal-04355771 , version 1 (20-12-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04355771 , version 1

Citer

Lisa Massez, Maïté Brunel, Mael Virat. L’internalité annule-t-elle l’effet “Backlash” dans le domaine de la justice ?. 14e Journée Scientifique des Jeunes Chercheurs en Psychologie, Nov 2019, Lille, France. ⟨hal-04355771⟩

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