Faible littératie et relations complexes aux soins
Résumé
The families living in precarious conditions find it difficult to project themselves into a serene future, even if they all hope that their children will succeed in breaking the deadlock. Based on two qualitative studies, the article explains that these families, overwhelmed by problems of all kinds, adopt coping or circumvention behaviours that bog them down in an ever-darker daily life rather than allowing them to gradually gain autonomy. With lower levels of literacy, these families have a complex relationship with care and health and social workers, ranging from mistrust to misunderstanding. If they have to make choices, they give up health care in order to give priority to the health of their children, for whom they have great affection. Dedicated services must be attentive to all of these unique situations, in particular by establishing peaceful and accessible communication that makes sense for these families and enables them to build up their power to act and their ability to project themselves positively. Local actions seem particularly relevant for creating more proximity, developing an individualised social link, built on a relationship based on trust and the shared search for solutions.
Les familles vivant dans la précarité parviennent difficilement à se projeter dans un avenir serein même si toutes espèrent que leurs enfants réussiront à sortir de l’impasse. Prenant appui sur deux recherches qualitatives, l’article montre que ces familles, accablées par des problèmes de tous ordres, adoptent des comportements d’adaptation ou de contournement qui les enlisent dans un quotidien toujours un peu plus sombre plutôt qu’ils ne leur permettent de gagner progressivement en autonomie. Dotées d’une faible littératie, ces familles entretiennent un rapport complexe aux soins et aux personnels sociaux et de santé, entre méfiance et incompréhension. Si des choix sont à réaliser dans ce domaine, les parents de ces familles renoncent à se soigner pour accorder la priorité à la santé de leurs enfants à qui ils portent une grande affection. Les services dédiés doivent alors se montrer attentifs à l’ensemble de ces situations singulières, notamment en établissant une communication apaisée et accessible qui fasse sens pour ces familles et qui leur permette de construire un pouvoir d’agir et une capacité à se projeter positivement. Des actions locales semblent particulièrement pertinentes pour créer davantage de proximité, développer un lien social individualisé, bâti sur une relation de confiance et la recherche partagée de solutions.