‘‘L’agence de scénarios’’ de Marcel Duhamel : une usine surréaliste à idées de film ?
Résumé
After working as a hotel manager and hanging out with the Surrealists on rue du Château, Marcel Duhamel decided in 1928 to “go into the movie business”, as he wrote in his autobiography Raconte pas ta vie, published in 1972. He gathered his friends Max Morise, Benjamin Péret, Jacques Prévert, Raymond Queneau and Robert Desnos in his hotel room on rue Saint-Roch in Paris, with the brief of writing a dozen screenplays to sell in Germany. In all, there were nine short film scripts, four of which are briefly described by Marcel Duhamel in his autobiography. Despite a contact with a German producer, he did not sell any of them.
This short-lived script agency may seem anecdotal in view of its final failure, the number of scripts and its amateurish nature. And yet, in its own way, it bears witness to the state of the cinema. Its collaborative, European dimension raises pragmatic as well as aesthetic questions.
Après avoir été dirigeant d’hôtels et fréquenté les surréalistes rue du Château, Marcel Duhamel décide en 1928 de « [se] lancer dans le cinéma », comme il l’écrit dans son autobiographie Raconte pas ta vie publiée en 1972. Il réunit ses amis Max Morise, Benjamin Péret, Jacques Prévert, Raymond Queneau, Robert Desnos dans sa chambre d’hôtel rue Saint-Roch à Paris avec pour consigne d’écrire une douzaine de scénarios qu’il ira vendre en Allemagne. Il y aura au total neuf scénarios de courts métrages dont quatre sont brièvement décrits par Marcel Duhamel dans son autobiographie. Malgré un contact avec un producteur allemand, il n’en vendra aucun.
Cette agence éphémère de scénarios pourrait sembler anecdotique au vu de son échec final, du nombre de scénarios et de son caractère amateur. Pourtant, elle témoigne à sa manière d’un état du cinéma. Sa dimension collaborative et européenne soulève tout autant des questions pragmatiques qu’esthétiques.