Lille-Sud, a fragmented district. From the stigmatized image of a neighborhood to the construction of micro-territories by its young inhabitants.
Lille-Sud, un quartier mosaïque. De l'image stigmatisée d'un quartier à la construction de micro-territoires par ses jeunes habitants.
Résumé
From the sociological study of a district: that of Lille-Sud, the proposed thesis questions the effects of stigmatization in a double dimension; namely, territorialized and on the person. Two hypotheses constitute the heart of the analysis: the district of Lille-Sud is a neighborhood stigmatized by the action of "moral entrepreneurs" identified as media, police, social workers and non-inhabitants; and these processes of stigmatization help to intensify the territorial attachment of the young people studied by exacerbating the phenomena of appropriation and / or claim at the level of micro-territories, illustrating the idea of "mosaic neighborhood". The three concepts of territory, youth and stigma guide the survey and feed different analyzes. The approach, which is largely qualitative, involves the content analysis of a body of local press articles, observation and semi-structured interviews with alleged stigmatizing contributors, that is, the police and the media. social workers, but also among 64 young people aged 13 to 25. The thesis also mobilizes a quantitative aspect, by the distribution of questionnaires to 100 non-resident people. The main results show, on the one hand, how the district of Lille-Sud is "labeled" in a negative way by the set of actors identified as "entrepreneurs of morality", confirming the hypothesis of "internalized ghetto"; on the other hand, what are the negotiations / adaptations of young people who invest and / or claim the urban space (neighborhood or "micro-territory") as land claims. The study aims to show that, behind territorial issues, it is first of all social questions for young people eager to integrate into society
A partir de l’étude sociologique d’un quartier : celui de Lille-Sud, la thèse proposée interroge les effets de la stigmatisation dans une dimension double ; à savoir, territorialisée et sur la personne. Deux hypothèses constituent le cœur de l’analyse : le quartier de Lille-Sud est un quartier stigmatisé par l’action des « entrepreneurs de morale » identifiés en tant que médias, police, travailleurs sociaux et non-habitants ; et ces processus de stigmatisation contribuent à intensifier l’attachement territorial des jeunes étudiés en exacerbant les phénomènes d’appropriation et/ou de revendication à l’échelle de micro-territoires, illustrant l’idée de « quartier mosaïque ». Les trois concepts de territoire, de jeunesse et de stigmate permettent de guider l’enquête et de nourrir des différentes analyses. La démarche, largement qualitative, mobilise l’analyse de contenu d’un corpus d’articles de presse locale, l’observation et des entretiens semi-directifs réalisés auprès de supposés contributeurs stigmatisants, c'est-à-dire la police et les travailleurs sociaux, mais aussi auprès des 64 jeunes de 13 à 25 ans. La thèse mobilise également un aspect quantitatif, par la distribution de questionnaires à 100 personnes non-habitantes. Les principaux résultats montrent d’une part, comment le quartier de Lille-Sud est « étiqueté » de façon négative par l’ensemble d’acteurs identifiés comme « entrepreneurs de morale », confirmant l’hypothèse de « ghetto intériorisé » ; d’autre part, quelles sont les négociations / adaptations des jeunes qui investissent et / ou revendiquent l’espace urbain (quartier ou « micro-territoire ») en étendard territorial. L’étude s’attache à montrer que, derrière des questions territoriales, il s’agit d’abord de questions sociales pour des jeunes désireux de « faire société à tout prix ».
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